Le 26 juin dernier, Madagascar fêtait les 60 ans de l’aboutissement d’une longue lutte pour l’indépendance. C’est aussi la date qui avait été fixée, après la rencontre entre Emmanuel Macron et son homologue malgache en mai 2019, pour que les deux pays arrivent à un accord sur la gestion des îles Éparses.
Ces dernières, constituées des îles Glorieuses, Juan de Nova, Bassas de India, Europa et Tromelin, avaient été retirées de l’accord d’indépendance de 1960 deux jours seulement avant sa proclamation. Depuis, elles sont restées sous administration française. Or, elles revêtent un intérêt
Dès 1979, le conseil des ministres de l’Organisation de l’Union Africaine s’est ainsi prononcé en faveur d’une restitution des îles Éparses à la République de Madagascar. Quelques mois plus tard, l’Assemblée générale de l’ONU appelait à des négociations en vue de leur réintégration au territoire malgache, dont elle estimait qu’elles avaient été « arbitrairement séparées ».
Malgré cela, et des années durant, les pourparlers ont piétiné. Le statu quo devait prendre fin vendredi dernier, comme l’avait annoncé le Président de la République française, mais la crise sanitaire a mis les négociations en suspens. Seuls des indices, tels que le classement d’une partie de l’archipel en réserve naturelle nationale, laissent penser que la France penche vers la solution d’une gestion commune.
L’impatience monte des deux côtés. Alors que la Communauté de développement de l’Afrique australe (SDAC) vient de réaffirmer son soutien à Madagascar et que le sujet prend une dimension régionale (comme avec Tromelin et l’ile Maurice ou les TAAF avec l’Afrique du Sud), quelle est la position du Gouvernement sur le devenir des îles Éparses ? Des négociations sont-elles toujours en cours, et, le cas échéant, à quel horizon aboutiront-elles ?
De manière plus large, comment le Quai d’Orsay compte-t-il renforcer notre diplomatie maritime et polaire (les iles Éparses dépendantes des TAAF), alors que le Président de la République a rappelé dans son adresse à la Nation du 14 juin dernier la nécessité « d’accélérer notre stratégie maritime, nous qui sommes la deuxième puissance océanique mondiale. » ?
Je vous remercie.